Lutter contre la hausse des arrêts de travail en entreprise

18/10/2022
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Alors que les arrêts maladie n’ont jamais été si nombreux en entreprise, les acteurs du monde de l’entreprise et des régimes de prévoyance collective cherchent des solutions pour endiguer la sinistralité. Mais quel est le bilan après 2 années de crise sanitaire ? Quelle tendance suit-on ? et comment redresser la barre ? Voyons toutes les pistes auxquelles il faut s’intéresser.

Une tendance de fond qui s’aggrave

Les rapports sur les chiffres clés de l’assurance font état d’une sur-sinistralité de la prévoyance collective s’élevant à 11 milliards d’euros à fin 2020, soit 1,6 milliard de plus qu’en 2019. On aurait pu croire que la fin du confinement et le recul de la pandémie aurait fait flancher la courbe or c’est l’inverse qui s’est produit : les arrêts maladie ont encore augmenté (de 11% à 18% en 1 an). 

Les causes évoquées : Télétravail, pénibilité et vieillissement des salariés

Loin d’apporter une amélioration sur l’absentéisme en entreprise, le télétravail, pratiqué depuis la pandémie, aurait isolé certains salariés et distendu le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Les risques psychosociaux auraient ainsi explosé, et provoqué l’allongement des arrêts de travail de plus de 3 mois.

Une autre cause évoquée de l’augmentation de l’absentéisme serait liée au vieillissement des salariés puisque les arrêts de travail et les décès augmentent avec l’âge des actifs. Et cela ne devrait pas s’améliorer avec la réforme des retraites à venir.

Les conséquences : la hausse des cotisations

Pour compenser sa perte de revenus en cas d’arrêt de travail, un salarié du privé bénéficie de 3 niveaux de protection : le régime de base de la Sécurité sociale, les régimes complémentaires obligatoires et la prévoyance, qui permet de percevoir des indemnités supplémentaires en cas de maladie.
Face à une situation de plus en plus critique, les organismes assureurs ont dû effectuer des révisions tarifaires et augmenter ainsi les cotisations. Certains assureurs ont même résilié certains de leurs contrats déficitaires sur lesquels ils n’arrivaient pas à appliquer des majorations tarifaires nécessaires. 
Des hausses de prime devront donc encore avoir lieu cette année, preuve de l’urgence dans laquelle se trouvent désormais les organismes assureurs pour rééquilibrer leurs comptes.

Le levier de la prévention

S’il n’y a pas de véritable mesure « baguette magique » pour endiguer la sinistralité, il existe une multitude de réponses à apporter, dont plusieurs ont été inscrites dans la loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail. Reste encore à lancer le chantier du « bilan de santé » de l’entreprise, à identifier les mesures adaptées, et à les mettre en place. 
Face à cette sur-sinistralité, les assureurs n’auront d’autre choix que de revenir rapidement à l’équilibre sur leur régime prévoyance. Déployer des mesures de prévention sera l’enjeu crucial des entreprises pour réduire la sinistralité liée aux arrêts de travail. Les résultats de ces actions ne seront visibles que sur le long terme, il y a donc urgence à amorcer les changements nécessaires pour l’avenir.